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 FATWA : Les Palestiniens devraient-ils émigrer de leur terre vers la Dâr ul-islâm ?

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Rejwa
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FATWA : Les Palestiniens devraient-ils émigrer de leur terre vers la Dâr ul-islâm ? Empty
MessageSujet: FATWA : Les Palestiniens devraient-ils émigrer de leur terre vers la Dâr ul-islâm ?   FATWA : Les Palestiniens devraient-ils émigrer de leur terre vers la Dâr ul-islâm ? EmptyLun 22 Juin - 23:30

FATWA : Les Palestiniens devraient-ils émigrer de leur terre vers la Dâr ul-islâm ? 396612 FATWA : Les Palestiniens devraient-ils émigrer de leur terre vers la Dâr ul-islâm ? 765599

Question :

J’ai entendu dire qu’il y a une fatwa demandant aux Palestiniens d’émigrer de leur terre pour se rendre dans les pays musulmans voisins, comme à l’époque du Prophète (alaihi-s-salam) il était demandé aux musulmans vivant à la Mecque de quitter celle-ci pour se rendre dans la Dâr ul-islâm à Médine. Est-ce vrai ? Si oui, qu’en pensez-vous ?

-
Réponse :

Les musulmans qui vivaient jusqu’à présent dans la région nommée Palestine doivent-ils en émigrer parce qu’elle est occupée par des forces non-musulmanes ? Cette interrogation revient en fait à demander si l’occupation de cette terre par ces forces en fait une “Dâr ul-harb”, une “Dâr ul-khawf” ou bien non…

-
Un premier avis :

La Palestine occupée est effectivement une terre dont les musulmans doivent émigrer

… Soit cet avis se fonde sur le fait qu’un musulman a systématiquement le devoir d’émigrer de la Dâr ul-kufr vers la Dâr ul-islâm, et donc à plus forte raison lorsque, dans la première, il subit une persécution, de même qu’une invitation au péché qui ne se trouve pas dans la seconde.

… Soit cet avis se fonde sur le fait que par rapport aux musulmans y vivant, la Palestine est devenue une Dâr ul-khawf : un nombre conséquent de Palestiniens (suffisamment conséquent pour qu’on ne puisse pas dire que cela est exceptionnel ou rare) y sont persécutés, abattus (tirs de fusil ou missiles), voient leur maison être rasée ; et ils le sont parce que musulmans ; les tirs sont volontaires.

Al-Albânî a écrit des lignes allant explicitement dans ce sens à propos de la Palestine (cf. Silsilat ul-ahâdîth is-sahîha, 6/849-850). Il s’en prend vivement à “ces orateurs, écrivains et docteurs” (…) qui “ordonnent aux Palestiniens de demeurer dans leur terre et leur font interdiction d’en émigrer, alors qu’ils savent qu’il y a en cela le fassâd de leur dîn et de leur dunyâ, la mort de leurs hommes, l’avilissement de leurs femmes, la déviance de leurs jeunes hommes et jeunes femmes, conformément aux nouvelles qui parviennent en grand nombre à leur sujet, à cause de la tyrannie des Israéliens à leur égard (…)“ (Ibid. p. 855). Cheikh Albânî a d’ailleurs écrit, un peu plus haut, que l’important pour le choix du musulman en matière de terre est l’identité des habitants de celle-ci et non ses murs (”al-’ibratu fi-l-bilâd innamâ hiya bi-s-sukkân, wa layssa bi-l-hîtân“) ; il argumente en citant le célèbre échange entre deux Compagnons ; il écrit : “Salmân al-Fârissî (radhiyallâhu ‘anh) a d’ailleurs exprimé cette réalité lorsque Abu-d-Dardâ’ lui a écrit “Viens dans la terre sanctifiée !” ; Salmân lui répondit alors : “La [= une] terre ne sanctifie personne. Ce n’est que l’action de l’homme qui le sanctifie” (Mu’attâ Mâlik 2/235 [n° 1500])”" (Silsilat ul-ahâdîth is-sahîha, 6/850). Il est à noter que la terre sanctifiée dont parlait Abu-d-Dardâ’ est celle de Shâm, et que Salmân se trouvait pour sa part en Irak, où il était nâ’ïb de Omar ibn ul-Khattâb (radhiyallâhu ‘anhum) (MF 27/144).

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Un second avis :

Les Palestiniens doivent faire tout ce qui est en leur possible pour demeurer sur leur terre.

Répondant à des accusations portées par la secte des Ahbâch lui ayant reproché d’avoir fait les éloges de al-Albânî, al-Qardhâwî écrit : “Et je témoigne que Cheikh Albânî est sans aucun doute un grand muhaddith. En témoigne sa production abondante dans la vérification des textes de la Sunna et dans le fait de distinguer ce qui en est authentique de ce qui n’en est pas. Il a fait à ce sujet des efforts estimables (…), même si parfois j’ai des avis divergents du sien à propos de son application d’authentification à cause de la quantité de voies (turuq), et à propos du fait que parfois il n’accorde pas une grande attention au contenu [des hadîths autant qu'à leurs chaînes de transmission]. Cela dit, j’ai des avis divergents de ceux de Cheikh Albânî à propos de plusieurs de ses déductions dans le fiqh (”istinbâtâtihi-l-fiqhiyya”), et j’exprime ces divergences ; particulièrement par rapport à ses avis isolés (”mâ yanfaridu bih”), et là où il a un penchant zahirite. Et c’est pourquoi je n’ai pas été d’accord avec son avis interdisant aux femmes le port d’un bijou en or lorsqu’il est rond (…). J’ai également exprimé mon désaccord avec sa fatwa rendant obligatoire aux habitants de la Cisjordanie et de Gaza d’émigrer de (cette) “Dâr ul-harb” ou “Dâr ul-kufr” vers la Dâr ul-islâm. Ce serait le plus grand service qui puisse être rendu à Israël : vider le pays de ses habitants“ (Fatâwâ mu’âssira, 3/703-704).

-
Réponse aux deux arguments sur lesquels le premier avis repose :

Premièrement) Comment comprendre alors que lorsque Abu-d-Dardâ écrivit à Salmân : “Viens dans la terre sanctifiée”, celui-ci lui répondit : “Une terre ne sanctifie personne” : cela ne montre-t-il pas que le fait de continuer à résider dans une terre particulièrement sacrée n’apporte rien au musulman, et donc à plus forte raison s’il y est persécuté en tant que musulman ?

Cette réponse (”Une terre ne sanctifie personne“) signifie que l’homme ne doit pas se contenter du constat que la terre où il habite est particulièrement sacrée : le fait est que le seul fait de résider dans une telle terre n’est pas suffisant pour le musulman ; il faut qu’il profite de sa résidence pour accomplir concrètement les actions particulièrement pieuses (le caractère sanctifié de cette terre devant lui en faciliter la réalisation), car “ce n’est que l’action de l’homme qui le sanctifie”.

La réponse de Salmân fait, de plus, allusion au fait que lorsqu’il est dit qu’il est mieux pour le musulman de résider par exemple à Shâm (des hadîths existent sur le sujet), cela concerne le cas où il n’y a pas de maslaha shar’iyya particulière voulant qu’il habite ailleurs : sinon, ce qui est mieux pour lui est d’habiter en cet ailleurs. Dans le cas de Salmân, la maslaha demandant à ce qu’il réside en Irak était qu’il y était nâ’ïb de Omar, comme nous l’avons vu. Une autre maslaha shar’iyya consiste en le fait que, dans une autre terre, on peut faire des actions de plus d’importance que celles que l’on peut faire dans la terre particulièrement sanctifiée (cliquez ici).

Deuxièmement) Et que répondre au parallèle fait avec le précédent de l’émigration du Prophète et de ses Compagnons de la Mecque, et ce dans la mesure où, même si celle-ci est terre sacrée et aimée de Dieu, il n’y étaient pas en sécurité en tant que musulmans (Ibn Hajar a écrit qu’au début, cette émigration était du type “quitter une Dâr ul-khawf pour une Dâr ul-amn” : Fat’h ul-bârî 1/21) ?

La réponse est qu’il y a une différence entre le cas du Prophète et de ses Compagnons à la Mecque et celui des Palestiniens en Palestine aujourd’hui, et cette différence empêche l’analogie (fâriq yamna’ ul-qiyâs) : lorsque le Prophète (sur lui soit la paix) et ses Compagnons ont émigré de la Mecque, celle-ci était une “Dâr ul-kufr” ; alors que la Palestine continue de bénéficier de la dénomination “Dâr ul-islâm”.

Ayant cité les versets 4/97-100, qui, d’après les commentaires bien connus, font obligation aux musulmans d’émigrer de toute terre où ils sont persécutés à cause de l’islam, ou bien où ils n’ont pas la liberté de pratiquer ouvertement leur religion, al-Qardhâwî précise : “Il faut savoir que ces versets concernent les musulmans qui habitent dans la Dâr ul-kufr. Ils ne concernent pas les musulmans que des non-musulmans attaquent dans la Dâr ul-islâm. Ces musulmans là ont le devoir de rester dans leur terre, d’endurer (sab’r) l’oppression et de ne pas vider pour eux (cette partie de) la Dâr ul-islâm de sorte qu’ils [= les envahisseurs] aient le contrôle d’elle et s’y installent plus fortement encore”. Al-Qardhâwî cite ensuite un contre-exemple du passé, où l’agresseur a pu chasser les musulmans de la terre (ou les convertir de force à sa religion). Puis il cite quelques exemples d’aujourd’hui, et notamment “les Palestiniens”, que Israël “voudrait” chasser de leur terre ; il dit ensuite au sujet de ces exemples qu’il a cités : “Il ne leur est pas permis de laisser la terre pour eux. Car il s’agit d’une partie de la Dâr ul-islâm – même si ce sont des non-musulmans qui y font le hukm – tant qu’elle reste liée [géographiquement] avec le reste de la Dâr ul-islâm, conformément à l’avis de Abû Hanîfa – c’est cet avis qui est juste” (Malâmih ul-mujtama’ il-islâmî alladhî nanshuduh, p. 121, note de bas de page).

Selon Abû Hanîfa, en effet, une Dâr ul-kufr ne devient Dâr ul-islâm [cas A plus bas cité] que si les lois qui y sont élaborées et appliquées sont islamiques (c’est-à-dire conformes aux principes islamiques, cliquez ici). Par contre, une fois devenue Dâr ul-islâm, une terre ne devient Dâr ul-kufr [cas B] que si trois conditions sont réunies : que les lois y étant élaborées et appliquées ne soient pas islamiques ; que les musulmans n’y soient pas en sécurité de par l’ancienne garantie ; enfin que ce pays soit relié géographiquement à la Dâr ul-kufr déjà existante. (Il faut savoir que si dans certains textes hanafites, il y a la dénomination “Dâr ul-harb”, cela signifie “Dâr ul-kufr”, puisque, selon Abû Hanîfa, il n’y a que deux Dâr : “Dâr ul-islâm” et “Dâr ul-harb”.)

Voici le texte de Badâ’ï’ us-sanâ’ï’ (ouvrage hanafite) :

“Lâ khilâfa bayna as’hâbinâ fî anna Dâr al-kufr tasîru Dâr al-islâm [cas A] bi zuhûri ahkâm il-islâm fihâ.

Wa-khtalafû fî Dâr il-islâm annahâ bi mâ dhâ tasîru Dâr al-kufr [cas B] :
– qâla Abû Hanîfa : Innahâ lâ tasîru Dâr al-kufr illâ bi thalâthati sharâ’ït : ahaduhâ : zuhûru ahkâm il-kufr fîhâ ; wa-th-thânî : an takûna mutâkhimatan li Dâr il-kufr ; wa-th-thâlith : an lâ yabqâ fîhâ muslim wa lâ dhimmî âminan bi-l-amân il-awwal ; wa huwa amân ul-muslimîn ;
– wa qâla Abû Yûssuf wa Muhammad : Innahâ tasîru Dâr al-kufr bi zuhûri ahkâm il-kufr fîhâ” (texte repris de Islâm aur jadîd ma’âshî massâ’ïl, pp. 63-64).

Que signifie “an lâ yabqâ fîhâ muslim wa lâ dhimmî âminan bi-l-amân il-awwal ; wa huwa amân ul-muslimîn” ?
– Soit cela désigne le fait “que la peur prend la place de la sécurité [qui régnait auparavant]“ : “ay anna-l-khawfa yahullu mahall al-amn” (Iqâmat ul-muslim fî baladin ghayri islâmî, Mannâ’ al-Qattân, p. 6) ;
– Soit cela désigne le fait que, pour être en sécurité, le contrat social conclu auparavant entre l’autorité musulmane et le public de ce pays ne sert plus à rien ; pour être maintenant en sécurité, il faut reconnaître le nouveau pouvoir et établir donc un nouveau contrat social (”mussalmânôn kô ma’mûn rehné ké lié na’ï shahriyyat aur amân kî dharûrat hô” : Islâm aur jadîd ma’âshî massâ’ïl, p. 65).

Et que signifie “an takûna mutâkhimatan li Dâr il-kufr” ?
– L’interprétation qui en est faite en général est : “an yakûna juz’un minhâ mutâkhiman li Dâr il-kufr” ; en effet, voici ce qu’on lit dans Radd ul-muhtâr : “bi an lâ yatakhallala baynahumâ baldatun min bilâd il-islâm” (Radd ul-muhtâr 6/288) ; ceci signifie que si ce territoire qui était anciennement musulman mais où des forces non-musulmanes ont pris le pouvoir a ne serait-ce qu’un bout de frontière commune avec ce qui constituait déjà une Dâr ul-kufr, il devient lui aussi Dâr ul-kufr. Ceci revient à dire que, tant que ce territoire constitue une enclave au milieu d’autres territoires de la Dâr ul-islâm, alors, même s’il remplit les deux autres conditions (zuhûru ahkâm il-kufr, et ‘adamu baqâ’ï muslim wa lâ dhimmî âminan bi-l-amân il-awwal), il reste Dâr ul-islâm ; par contre, s’il remplit ces deux autres conditions et n’est plus enclavé, il devient Dâr ul-kufr ;
– Al-Qardhâwî, lui, a de ce propos de Abû Hanîfa une interprétation différente : “an yakûna kulluhâ mutâkhiman li Dâr il-kufr, bi haythu lâ yabqâ juz’un minhâ muttassilan bi Dâr il-islâm” (c’est ce qui ressort de son propos dans Malâmih ul-mujtama’ il-islâmî, p. 121, note de bas de page) ; ceci revient à dire que si ce pays musulman que des forces non-musulmanes ont réussi à envahir et qu’elles occupent, a ne serait-ce qu’un bout de frontière commune avec le reste de la Dâr ul-islâm, il reste Dâr ul-islâm. Le résultat est l’exact inverse de la première interprétation.

Selon des ulémas de l’école hanafite, la mer compte aussi comme Dâr ul-kufr par rapport à ce point (Radd ul-muhtâr 6/288, 267) (peut-être s’agit-il d’une mer bordant des territoires “Dâr ul-kufr” et non bordant des territoires “Dâr ul-islâm”…). Ceci explique que l’Andalousie ait cessé d’être Dâr ul-islâm : après l’achèvement de la Reconquista, elle n’a plus été reliée géographiquement avec le reste de la Dâr ul-islâm, et la mer Méditerranée n’était pas une “mer musulmane”.

Wallâhu A’lam (Dieu sait mieux).
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