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 Balles dans le cerveau, shrapnel dans la colonne vertébrale : terribles blessures chez les enfants de Gaza

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Selma
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Selma


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MessageSujet: Balles dans le cerveau, shrapnel dans la colonne vertébrale : terribles blessures chez les enfants de Gaza   Balles dans le cerveau, shrapnel dans la colonne vertébrale : terribles blessures chez les enfants de Gaza EmptyJeu 29 Oct - 23:03

Balles dans le cerveau, shrapnel dans la colonne vertébrale : terribles blessures chez les enfants de Gaza 27090




Balles dans le cerveau, shrapnel dans la colonne vertébrale : terribles blessures chez les enfants de Gaza


lundi 26 octobre 2009 - 05h:43

T. Amoore au Caire & Y. Knell







Garçon palestinien blessé et transféré dans un hôpital égyptien





Publié le 17 janvier 2009, au plus fort de l’attaque israélienne sur la bande de Gaza

La semaine dernière, le personnel de l’hôpital
d’EL-Arish dans le Sinaï a dû faire, en un jour, des cat scans
sophistiqués du cerveau sur un enfant de neuf ans, deux de 10 ans et un
de 14 ans - chacun avait une balle logée dans le cerveau, après avoir
été atteint par des coups de feu pendant l’assaut israélien terrestre
contre Gaza.

Le dr Ahmed Yahia, chef de l’équipe de traumatologie, a
appris à la grand-mère de Anas, âgée de neuf ans, que la petite fille
n’allait sans doute pas survivre.
« Anas est arrivée dans un coma profond et est toujours dans le même
état, » a dit le dr Yahia. « La balle a endommagé une grande partie de
son cerveau. Elle est entrée, a touché la paroi du crâne et puis a
dévié vers le bas. J’ai vu beaucoup de blessures par balles et les
dégâts ici sont si étendus qu’ils sont probablement mortels".

Le dr Yahia, professeur de neurochirurgie, qui a
travaillé aux USA et en Grande-Bretagne, croit que la balle a été tirée
à bout portant. « Si elle change de direction à l’intérieur du cerveau
c’est qu’elle se déplace à grande vitesse et sa force de pénétration
est également élevée, » dit-il.

« Je ne peux pas conclure précisément que ces enfants
sont pris pour cible, mais dans certains cas, comme la balle entre par
l’avant de la tête et la transperce jusqu’à l’arrière, je pense que
l’arme a été braquée sur l’enfant. »

Alors qu’Israël se préparait à un éventuel
cessez-le-feu hier, ses officiels continuaient à nier que ses soldats
eussent délibérément visé des civils, accusant les combattants du Hamas
d’avoir pris refuge dans les maisons de Gazaouis ordinaires et
d’utiliser ceux-ci comme boucliers humains.

Mais personne ne conteste l’intensité des souffrances
de Gaza, ni leurs graves effets sur les jeunes. Les Nations unies ont
compté 346 enfants palestiniens tués depuis le début de l’assaut
israélien, alors que le Hamas, mouvement islamique radical qu’Israël a
essayé de déloger, indique qu’il y a 410 enfants parmi les 1.201 morts
palestiniens.

Un nombre encore plus élevé d’enfants ont été blessés -
1.630, selon le Hamas - et un nombre inquiétant d’entre eux ont subi de
graves blessures à la tête.

Des centaines de victimes de la campagne de trois
semaines menée par Israël à Gaza ont été transportées au-delà de la
frontière égyptienne à Rafah pour recevoir des soins d’urgence. Elles
sont d’abord examinées à EL-Arish, à environ 60 kilomètres de la
frontière. Pour les patients qui sont souvent branchés sur des
respirateurs, c’est un voyage dangereux à travers une zone en guerre.

Un des chefs d’une équipe médicale à l’hôpital, le dr
Ayman Abd Al-Hadi, a indiqué que c’était le pire conflit qu’il avait
connu. « Nous avons eu un enfant avec deux balles dans la tête et nulle
part ailleurs, » dit-il. « Nous pensons que cela prouve quelque chose. »

Il a félicité les équipes médicales de Gaza d’être
arrivées à sauver tant de de vies en dépit de la pénurie de personnel,
de fournitures et de matériel. « Seul un petit pourcentage des enfants
peuvent survivre à des blessures par balle à la tête » dit-il. « Pour
trois enfants survivants que nous voyons ici avec des blessures par
balle à la tête, il y en a probablement 97 à Gaza qui sont décédés. »

Les médecins de l’hôpital, petit et pourtant bien
équipé, n’essayent pas d’extraire les balles, mais effectuent une
évaluation complète et essayent de stabiliser leurs patients - dont la
plupart ont perdu connaissance - avant de les envoyer aux hôpitaux du
Caire, et dans certains cas à l’étranger, pour recevoir un traitement
plus poussé.

Parmi ceux qui survivent, peu sont susceptibles de
récupérer entièrement. La plupart des enfants ayant subi de telles
blessures resteront probablement paralysés à vie.

D’autres enfants ont des blessures différentes, mais
horribles - comme Samer, moins de trois ans, en train de jouer avec le
gant gonflé d’un chirurgien ; son médecin égyptien essaie de la
distraire de la douleur qu’il va lui infliger en lui insérant un
cathéter d’analgésique dans la main.

Après qu’elle eut reçu une balle dans le dos devant sa
maison à Gaza, cette petite fille absolument ravissante n’a été
secourue par l’équipe médicale que trois heures plus tard vu le temps
qu’il a fallu à celle-ci pour la rejoindre .

Son oncle, Hassan Abedrabo, a dit que Samer avait été
touchée par une balle israélienne qui a endommagé sa moelle épinière et
l’a laissée paralysée. En même temps, ses deux soeurs, âgées de deux et
de six ans, ont été tuées par balles tirées à bout portant alors
qu’elles essayaient de s’échapper pendant le bombardement de leur
maison à Jabaliya, au nord de ville de Gaza.

La mère des petites filles a été touchée deux fois,
mais elle a survécu ; M. Abedrabo a dit que leur grand-mère, agitant un
drapeau blanc à l’avant du cortège de la famille terrifiée, a perdu un
bras touché par une autre balle.

Samer a été maintenant transférée dans un hôpital
belge, mais les médecins égyptiens qui l’ont soignée à EL-Arish croient
qu’elle ne marchera plus jamais. Elle est peut-être trop jeune pour
comprendre ce que son avenir lui réserve mais, Samer pense savoir ce
qui lui est arrivé. « Les juifs ont tiré sur moi, » dit-elle en arabe.
« Et ils ont tué ma petite soeur. »

L’oncle de Samer, M. Abedrabo, a juré qu’il n’y avait
aucun combattant du Hamas dans la maison pendant les tirs des chars
israéliens la semaine dernière. Il est partisan du Fatah, rival
politique acharné du Hamas, dirigé par le Président palestinien Mahmoud
Abbas. « Les chars ont ouvert le feu sur le quatrième étage, » a dit
M. Abedrabo, alors qu’il veillait sa nièce à l’hôpital. "Environ 30
personnes s’abritaient au rez-de-chaussée pendant que les chars
commençaient à tirer sur le troisième étage, puis le deuxième ; puis le
rez-de-chaussée".

« La maison s’est mise à trembler et nous étions
terrifiés, » dit-il. « Les femmes et les enfants hurlaient car ils
pensaient que la maison allait s’effondrer. « Je parle hébreu et j’ai
crié vers les Israéliens. L’officier a dit, « sortez » et les femmes
sont donc sorties les premières, en agitant un drapeau blanc. Ils ont
ouvert le feu à 15 mètres à peine. Comment ne pouvaient-ils pas savoir
qu’il y avait des enfants ? Ils pouvaient les distinguer ».

Trois heures plus tard, quand un cousin est arrivé avec
des médecins palestiniens, huit personnes restaient dans la maison. À
ce moment-là, dit M. Abedrabo, les missiles tirés par les F-16
israéliens ont détruit ce qui restait du bâtiment, tuant ceux qui
étaient restés à l’intérieur.

Les psychiatres de l’hôpital, qui voient chaque
patient, s’inquiètent spécialement d’un garçon de 13 ans qui est resté
bloqué, terriblement atteint par du shrapnel, pendant trois jours sous
les décombres de sa maison. Les corps d’autres membres de la famille
jonchaient le sol autour de lui, et il a vu des chiens commencer à
dévorer leurs cadavres.

Alors que la pression internationale s’accentuait sur
les deux parties pour qu’elles arrivent à un cessez-le-feu la semaine
dernière, l’opinion publique israélienne ne manifestait guère
d’opposition à la campagne.

L’association israélienne de défense des droits
civiques a pris une initiative controversée en publiant sur une page
entière du quotidien Haaretz, dans la rubrique
nécrologique, une protestation sur le sort des enfants palestiniens.
Elle déplorait les décès des enfants de tous les âges et avait écrit
« Stop » en lettres rouges.

« Le public n’est guère enclin à s’intéresser au prix
payé par la population civile à Gaza, » dit Nirit Moskovitz,
porte-parole du groupe. « Il faut rappeler à la société israélienne
qu’il y a de vraies personnes et des enfants innocents qui sont
atteints. Tout le monde a un faible pour les enfants et c’est pourquoi
nous nous sommes concentrés sur eux".

Les médecins d’EL-Arish ne peuvent pas vérifier
indépendamment les récits faits par les victimes gazaouies. Mais rien
de ce qu’ils ont vu ne contredit les récits des civils qui disent avoir
été délibérément ciblés.









17 janvier 2009 - The Telegraph - Cet article peut être consulté ici :

http://www.telegraph.co.uk/news/wor...

Traduction : Anne-Marie Goossens
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